le fait accompli

29 Mars 2009

C'est vrai, quand j'y pense... Mon départ il y a quelques mois a eu quelque chose d'impulsif et de soudain aux yeux de certains. Ils ont eu l'impression d'avoir été mis devant le fait accompli, comme si je n'avais pas pu leur faire suffisamment confiance pour leur en parler avant. Peut-être qu'ils se disaient que si je leur en avait parlé avant, ils auraient pu me dissuader d'agir, en tout cas pas d'agir de manière si "radicale" à leurs yeux. Et peut-être que moi aussi, sentant tout cela, j'ai préféré ne pas en parler avant, afin de rester maître de mes choix... En fait, cela faisait des années et des années que je voulais faire cela. Ma décision était prise depuis longtemps, et je dirais, de manière inconsciente... Il a fallu du temps je crois pour qu'elle s'impose à moi telle une évidence. Et puis il y a autre chose. Je n'aime pas parler à l'avance de ce que je vais faire et comment je vais le faire. Comme si j'avais besoin de me mettre moi-même devant le fait accompli pour pouvoir mettre des mots sur ma vie. Je trouve la verbalisation à double tranchant : elle peut faire exister les choses, mais elle peut tout aussi bien les faire disparaître... En tout cas en extériorisant certaines choses il arrive qu'on les perde... Ce qui peut être salutaire parfois, mais d'autres fois aussi destructeur... Je mets tellement d'importance dans les mots, dans la parole, que le mensonge m'est insupportable, et toute parole non tenue m'apparaît comme un mensonge. La parole manque trop souvent de justesse et de consistance, il vaut mieux réfléchir à ce que l'on sera capable de tenir, de faire, avant de parler... Je crois que les paroles, comme les écrits, restent... Bon, pourquoi dire tout cela ? Parce que ceux à qui je m'adresse ici en particulier sont des gens que j'aime sans condition, et dont je comprends les angoisses à mon égard... Surtout que je n'explique pas grand'chose de mon mode de vie actuel... Mais je sais qu'ils comprennent aussi mon besoin de silence et d'éloignement, et qu'ils le respectent... L'amour c'est d'abord ça : laisser être. Pour l'instant je suis encore dans une période de transition, disons que j'ai encore certaines choses à apprendre et à mettre en oeuvre, avant de pouvoir parler concrètement de tout cela... Je voudrais juste parler de mes objectifs, c'est à dire ce qui s'impose à moi à force de cogiter et que je veux réaliser.
Tout d'abord, je cherche à être autonome dans mes moyens de subsistance et dans les objets que j'utilise. Me nourrir, dormir, me déplacer, etc. Je n'inclus pas dans cette liste les vêtements, il en existe sur terre, dans mes sacs et dans les frippes beaucoup plus qu'il n'en faut... Bon, c'était juste une petite parenthèse.
Ensuite, pour y avoir goûté depuis un moment, et y avoir pris goût quoi qu'il arrive, laisser la plus grande part possible à l'imprévisible dans mon existence.
Et puis, aussi, approfondir ma connaissance du monde, de l'altérité et de moi-même, et développer les capacités de mon cerveau (ou de mon esprit, comme on veut !)
Pourquoi tout cela...? Forcément je n'ai pas toutes les réponses à cette question (...Docteur Freud...?) Je veux faire de ma vie, de mes relations avec autrui et de mes actions un acte gratuit, c'est à dire, au sens littéral du terme, éliminer le plus possible l'argent dans mon rapport au monde (je dis bien "le plus possible", et j'ajouterais "progressivement"...), et plus largement, vivre libre AUTANT QUE POSSIBLE.
Comme le dit quelqu'un que j'adore : "les voyages, la découverte, la vie heureuse"...
Si je mets en lien et ensemble toutes ces réflexions et tous ces désirs, cela explique pourquoi je me suis dirigée vers ce mode de vie. Et cela me tient à coeur, vraiment.