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Vielosophi & Cie

Tentative de réflexions pour vivre en conscience. Pensées, récits et autres écrits inspirés des curiosités de ma vie... Parce qu'on n'a qu'une vie... Enfin, s'il y en a d'autres, on subit un bon formatage entre chaque, alors, dans le doute, autant faire au mieux dans celle-ci...!

voyage à Vichy : insécurité et forces de l'ordre (3)

Le départ de la manif' contre la politique européenne d'immigration était prévu à 18 heures à l'appel de RESF, Attac, Solidaires, FSU, RESF, LCR, PCF, CGT, PS et Verts. De nombreuses personnes étaient là aussi pour une protestation plus générale (contre le fichage, notamment, et le signifiaient en portant des masques sur lesquels étaient inscrits des mots tels que "alcoolique", "lesbienne", "SDF", etc). Le cortège est parti à l'heure, direction Vichy-centre. Il y avait dans la foule des familles avec des enfants, des lycéens, des routards, des anar', des représentants d'associations, bref cela rassemblait pas mal de gens très différents. Je n'ai pas vu de sans-pap', mais vu la flicaille et le nombre de contrôles d'identité à la minute sur Vichy, il valait mieux...
La nuit tombait, et avec les fumigènes cela donnait une intensité particulière au mouvement.
En fait, après un pont surplombant les voies de chemin de fer, nous devions emprunter une rue assez large de Vichy, puis tourner à gauche dans une rue plus petite. Et pour nous empêcher de passer, un barrage de CRS en faction. C'est là que les esprits ont commencé à s'échauffer, je crois que cela était inévitable. Certains sont allés à la confrontation, d'autres ont pris le chemin prévu, mais dans tous les cas la manif' s'est cassée à cet endroit-là. Il y a eu des tirs de lacrymo dans le tas (euh... Le tas, c'est-à-dire nous...), provoquant un mouvement de "panique", un tir a aterri à cinquante centimètres de l'endroit où j'étais. Parmi les manifestants on se passait du sérum, et petit à petit, on se repliait vers l'endroit d'où on était venus... Une bonne débâcle en fait... Mais le face à face avec les CRS a duré un moment... Franchement, qu'y avait-il à faire pour être entendus...? Exercez votre droit de citoyen à manifester qu'y disaient... Tu parles ! A manifester mais surtout que cela ne dérange pas les politiques... Alors... Alors sur le chemin du retour, oui, il y a eu de la casse. Certains actes "gratuits", pure expression de colère... Mais pour la majorité, cela visait des symboles : symboles de l'ordre et de la répression, publicités, station essence, 4X4, etc... Je marchais en fin de cortège, le risque pour moi ne venait pourtant pas de ceux qui cassaient, mais de ce qui tombait du ciel (lacrymo, flash-ball par exemple). A mon sens, d'une certaine manière, cette confusion était programmée, afin que l'on puisse dire ensuite que les manifs se terminent forcément par de la violence et de la casse... J'y ai surtout vu de la colère générée par le mépris et l'impuissance dont les forces de répression, instrument de l'Etat pour maintenir l'ordre, faisaient la démonstration à ce moment-là... Et cela m'a convaincue d'une chose : ou bien il faut faire la révolution, ou bien il faut se tourner vers des moyens de lutte différents. J'opterais pour cette seconde option : face à des hommes armés et entraînés à l'extinction des velléités manifestantes, restent les protestations pacifistes et créatives (clowns activistes, "Yes Men", actions de désobéissances, actions anti-pub, festivals de rue, etc.) Des initiatives dans ce sens existent depuis longtemps, mais j'ai l'impression qu'elles prennent de plus en plus d'ampleur, et c'est loin d'être un mal. Car opposer aux institutions ces autres formes d'institutions que sont les manifestations autorisées, n'est-ce pas finalement servir le pouvoir en place qui peut ainsi contrôler et canaliser les oppositions ?

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